Le début de la quête

Driweg dormit des heures et des heures. La crise de la veille l'avait profondément fatigué. Aussi, quand ses grands yeux vert s'ouvrirent enfin, il était plus de quatre heures de l'après-midi. La "petite baronne" sortit des couvertures l'air encore tout ensommeillé. Une servante entrait alors avec une cruche d'eau et un linge :

_ "Mademois... euh... Madame ! Vous êtes levée ! Oh... c'est votre mari qui va être..."

Mais la jeune Brocéliande se mit soudain à hurler comme hystérique :

_ "Par ma garde, où est la lettre ? Où est la lettre de mon père ? Je l'avais hier encore. Où est-elle Frañsez ?"

La bonne abandonna sa charge sur la table la plus proche et s'empressa de donner ledit parchemin à sa suzeraine :

_ "Je l'avais gardé pour vous Madame."

Driweg pressa le courrier contre son coeur. Un croassement sonore s'éleva de sus le lit. S'y penchant, la jeune femme put attraper le batracien de son père.

_ "Bonjour Gwerig. Nous allons partir en mission toutes les deux."

Frañsez reprit timidement la parole :

_ "Votre époux est en train de répondre aux félicitations de mariage dans la chambre des invités à l'opposé de la vôtre. Il est très inquiet. Peut-être pourrais-je vous suggérer l'aller l'y trouver."

_ "J'y vais de ce pas ! Vous, surveillez cette grenouille."

_ "Quoi ? Mais... attendez, Madame, vous êtes encore en robe de nuit. Vous ne pouvez pas..."

Driweg avait déposé Gwerig sur le couvre-lit et s'était faufilée dans le couloir. Elle portait effectivement une longue robe blanche légère et ses cheveux bouclés tombaient en cascade dans son dos.

Elle poussa discrètement la porte de la chambre des invités et entra sur la pointe des pieds. En face de la fenêtre, le bureau était jonché de parchemin en tous genre. L'encre et la plume avait été bougé de place. Aucune trace de Ryan.
La jeune femme allait repartir quand elle vit une botte dépasser du lit. Elle s'approcha et vit son époux, étendu au dessus des couvertures, les yeux clos. Elle grimpa lentement sur le lit pour ne pas le réveiller et s'allongea à coté, passant un bras par dessus son corps pour venir se blottir contre son épaule. Endormi, le baron avait un air inoffensif très touchant. Driweg déposa un petit baiser au bord de ses lèvres et rougit.

Les (nombreuses) réponses rédigés, Ryan se tourna vers son intendant:
-Tient tu porteras ca à la duduche d'en face qui doit être à Poitiers, celle là est pour le piaf qui doit pas être loin d'elle. Celle là pour tatoo. Je crois n'avoir rien oublié...
-Si je puis me permettre monsieur le Baron..
-...marié
-pardon ?
-rien je disais juste que je suis un baron marié.
-oui félicitations monsieur dit il d'un air scabreux
Le Baron resta un instant silencieux, l'oeil sévère, puis: "je te dispense de tes commentaires."
-pardon monsieur.
-tu disais ?
-ah oui... n'avez vous pas par mégarde oublié votre chef des gardes ?
-Tient, oui, tu as raison. Quel mégarde! Prend llà aussi.

Une fois débarrassé de l'intendant, Ryan tomba comme une masse sur le lit...

Mais un grincement, ou plutôt un couinement de porte le réveilla. Devinant que c'était sa femme, il fit semblant de continuer à dormir.
Lorsque ces lèvres touchèrent les siennes, il ouvrit grands les yeux d'un seul coup, et lui passa les mains dans les cheveux...

Driweg sourit à son prince charmant :

_ "Bonjour toi."

Elle passa furtivement ses doigts dans ses cheveux pour essayer de les peigner, même vaguement.

_ "Désolée, je ne dois pas être bien attirante au réveil..."

La jeune femme rougit en baissant la tête et souffla :

_ "... mais je voulais t'entretenir de quelque chose au plus vite."

Admirant son sourire, il répondit: "Bonjour ma femme".
Pendant qu'elle tentait de se repeigner, il s'étendit en soupirant d'aise.
Comment ca pas attirante ? Sans attendre il l'attrapa par la taille et la fit rouler avec lui. Tu sais bien que tu est toujours magnifique voyons !

C'est à ce moment qu'il remarqua l'expression inquiète sur son visage. Sur le moment il avait cru que c'était la coquette qui craignait de ne pas être à son avantage, mais ca semblait bien plus sérieux.
Qu'y-a-t-il ma douce ? demanda-t-il presqu'angoissé.

Malgré la tristesse qui étreignait son coeur malade, Driweg se sentait d'humeur romantique. Dans les bras de son mari, elle avait l'impression que rien ne pourrait jamais plus l'atteindre. Comme pour le remercier après cette constation silencieuse, elle l'embrassa encore, encore et encore.

Finalement, elle finit par déserrer les doigts de sa main et confia à Ryan le parchemin qui s'y trouvait lover pour qu'il puisse le lire.

Citation :

Ma Dri,

A mon tour je ne suis bon qu'à te causer soucis, inquiétudes et autres malheurs, décidément tu n'as pas les parents que tu mérites. J'espère de tout coeur que ton mari le sera, lui qu'au moins tu as pu choisir.

Je voudrais que tu saches que je t'ai toujours aimée plus que tout et que ce sera toujours le cas, qu'aujourd'hui comme chaque jour depuis plus de 17 ans je suis fier de toi, de ce que tu as fait et de ce que tu es; Et que jamais je n'ai autant souffert qu'en lisant dans tes yeux la déception que je te causais.

Jamais je ne supporterais d'être à l'origine de tes malheurs, aussi, je te demande de m'excuser pour tout.
Adieu
Amalric.

Driweg ne relut pas la terre. Il n'était plus temps de pleurer mais de passer à l'action.

_ "Je compte partir à sa recherche, Ryan. Le plus tôt possible."

Elle referma les bras de son mari dans son dos et se pressa contre lui.

_ "Demain nous partirons avec la délégation bretonne pour la Provence parce que nous nous y sommes engagés auprès de mon oncle, notre Grand-Duc.
Mais dès notre retour, je compte fouiller chaques maisons, chaques forêts, chaques grottes de Bretagne où mon père serait susceptible d'aller se réfugier.
Il faut que je le retrouve, Ryan. Il le faut. Car la tristesse de l'avoir éloigné de moi ne disparaîtra jamais et que je ne veux pas te faire de la peine en refusant d'être heureuse sans lui. Je veux être une bonne épouse... et aussi une bonne mère. Pour cela, je dois retrouver la part de moi qui s'est enfuie avec mon père, ma joie de vivre. Sans ça, et malgré tous les efforts que je pourrais fournir, je serais toujours morte à l'intérieur. Je veux vivre. Je veux te rendre heureux... parce que je t'aime."

En prenant la lettre des mains de sa chère et tendre il fit très attention car il devinait qu'elle devait avoir beaucoup d'importance pour Dri.

Durant la lecture il fut surpris de voir son coeur se serrer. Il était attristé de rendre amal si mal. Relevant la tête, il regarda droit dans les yeux sa femme:
Bien entendu que l'on va se mettre à sa recherche. Ne t'en fait pas, rien ne nous arrêtera. Je suis sûr qu'il va bien. Il doit être une cave chez ses amis. Il avait tenté un trait d'humour mais ca ne marchait pas. Il voyait bien que sa pauvre Dri était boulversé.

Pendant que nous serons en Provence, nos gens vont aussi se mettre à le chercher, même si je doute qu'ils le retrouve.

Il lui prit la main: Je te jure que nous ne nous arrêterons pas tant que nous ne l'aurons pas retrouvé! Tu me fait confiance, hein ?